Calamiti-Lily

Défouloir

Vendredi 8 janvier 2010 à 13:07

La fumée ça pique les yeux, chapitre 10

L' infirmière entre avec un petit gâteau »Bon anniversaire Hugo » elle me dit. Elle est gentille, l' infirmière. Dommage que je suis mort.

Je la regarde bien au fond de ses yeux trop bleus. Elle m'explique qu'elle a fait le gâteau exprès pour moi parce que ça doit pas être drôle de passer son anniversaire à l'hôpital.

_ »Je sais que c'est dur » elle me dit « mais tu sais,tu pourrais y arriver. si déjà tu acceptais de manger un peu, ça irai tout de suite mieux. Tu devrais essayer de parler. Au moins à l'amie de ta maman. Ca la rend très malheureuse de te voir dans cet état. elle va venir te voir, aujourd'hui. Le docteur est d'accord. Alors c'est peut être le moment d'y mettre un peu du tiens, tu ne crois pas? »

Elle m'a laissé avec mon gâteau.

Je m'en fout, ma maman, pour mon anniversaire elle me fait une tarte aux pommes. Elle me console, elle me dit que 7 ans c'est pas vraiment l' âge de raison, que c'est rien que des conneries, qu'en vrai l'âge de raison ça existe pas. Alors j'arrête de bouder et d'accord, je veux bien souffler les bougies, mais seulement si elle m'aide. Ensuite on mange la tarte avec les doigts et m'offre un déguisement de Zorro. Elle met un oreiller sous son T-shirt et se dessine une barbe avec son crayon à maquillage pour fair le sergent Garcia. Elle me courre après dans tout l' appartement mais j'arrive toujours à m'échapper parce que Zorro il gagne toujours à la fin.

Natacha entre sans frapper.

Pendant un instant je crois être dans notre appartement mais non, chez moi c'est de toutes les couleurs alors qu'ici c'est tout blanc, c'est tellement blanc que ça fait mal à la tête.

Elle me tend un gros Bourriquet en peluche. Je peux pas bouger, même juste tourner mon regard vers elle c'est trop difficile. Mes yeux restent dans le vide, dans le blanc.

Elle me glisse la peluche entre les bras, comme pour que je le protège, et pis elle me caresse la nuque et elle me souffle « Je t' aime, p'tit Go » comme pour elle même, comme elle l'aurait fait devant un tombeau, parcequ'elle voit bien que de toutes façons je l'entend plus.

Elle me garde longtemps dans ses bras pour sentir un peu de chaleur, un petit reste de vie qui bat encore en moi, que l'on m'injecte au creux des bras.

Elle a le visage tout creusé, Natacha. Ses yeux sont devenus si petits qu'on les devine à peine, mangés par des cernes tellement profonds qu'ils semblent être tatoués sur son visage. Son teint est livide, heureusement elle est sauvée par toutes ces taches de rousseurs qui pigmentent ses paumettes et la réaniment un peu.

Je sais que c'est de ma faute, à moi aussi. Natacha ya tout l'monde qui l'aime mais au fond il ne lui reste plus que moi.

Mais je ne peux pas, je n'peux plus rien pour elle.

Je n'peux plus rien pour moi non plus.
 

 

 

A SUIVRE ...

Vendredi 8 janvier 2010 à 9:33

La fumée ça pique les yeux, chapitre 9

Le docteur il a donné à ma maman des médicaments qui rendent heureux pour de faux.

Elle avale ses petits cachets tout blancs avec son café et une cigarette et après elle a envie de dormir toute la journée.

Ca fait naître des milliards de douleurs partout dans son crâne et elle ne mange plus rien du tout. Des fois elle vomit et ça, ça l' embête drôlement de gerber ses médocs. Elle reste assise par terre, à côté de la cuvette, à trembler et à pleurer en disant qu' elle s'en sortira jamais.

Alors moi je mouille un gant de toilette, j' essuie toutes ces larmes et cette sueur de son visage et pis elle me serre très fort dans ses bras et elle me dit qu'elle m' aime à l'infini.

 

Son organisme s' habitue vite, à ma maman.

Maintenant elle gobe ses pilules comme si c'était des bonbons et après elle a une démarche toute légère et elle me jure qu'elle vole.

En rentrant de l'école, je lui achète des yaourts et des bananes parce que c'est à peu près les seules choses qu'elle arrive a avaler à part ses cafés. Je range tout dans le frigo.

Elle est devant une tasse de café et elle fume encore. Elle tremble de partout, surtout des mains. Elle a mit une chanson très douce, une qui fait même pas pleurer. Les paroles sont en arabe alors moi je comprend rien mais ma maman elle chante doucement entre une bouffée de fumée blonde et une gorgée de café parce que Zina lui a traduit et apprit les paroles.

Elle me dit que c'est une très belle chanson, pleine d'espoir.

Et moi j' y crois.
Je crois tout ce qu'elle me dit, ma maman.

 

 

A SUIVRE ...

Vendredi 8 janvier 2010 à 8:04

La fumée ça pique les yeux, chapitre 8

Je me lève et je me serre un verre de lait-fraise.

C'est dimanche, j'ai beau m' acharner sur la télécommande, ya rien du tout de regardable à la télévision.

Maman n'est toujours pas rentrée et je m 'ennuie. Je vois qu'elle a oublié dans le cendrier un de ses cônes tout blancs à moitié consumé.

Je me plante devant le grand miroir de l' entrée et j' allume le mégot en prenant mes plus grands airs. J' aspire en inclinant légèrement la tête et j'essai de faire des ronds avec la fumée mais j' y arrive pas du tout, la fumée elle sort par mon nez et par ma bouche et ça pique terriblement. Je tousse et c'est encore pire mais je continue et j' essais d'avaler la fumée tout au fond de ma gorge. Ca me fait tousser encore plus fort. Ensuite j' écrase le mégot dans le cendrier et d' un coup je vois que les murs ils tournent dans tous les sens

et mon estomac il fait des bons jusqu'à mes lèvres. J' essai de me trainer jusqu'aux toilettes mais je sais pas, le sol il s'enfonce sous mes pieds et pis mon lait-fraise remonte et sort par ma bouche et par mon nez et gicle partout sur le tapis. après je tremble et je transpire en même temps et je sens que j'ai plus du tout de sang dans le visage.

J'entend la clé dans la porte et les pas de maman. Elle me voit et elle a l' air de comprendre tout de suite ce qui se passe, comme si au fond elle s'y attendait. Elle me passe de l'eau sur le visage et elle s' excuse, alors que je croyais que c'était moi qui avais fait une bêtise.

Elle n' en fini pas de me dire à quel point elle est désolée et elle pleure et elle pleure encore plus fort en serrant ma mais encore toute moite.

Elle s' allonge à côté de moi et on s' endort tous les deux dans son lit.

 

 

A SUIVRE ...

Vendredi 8 janvier 2010 à 1:57

La fumée ça pique les yeux, chapitre 7

Je me réveille en sueur. Ya ces Putains de draps tout blancs qui collent sur tout mon corps.

Et pis d'un coup, il fait très froid. Ma transpiration est glacée, elle adhère à chaque parcelle de ma peau. Je voudrais crier, mais ça ne sort pas. je tremble, je tremble, sans doutes que je vais crever.

L'infirmière de nuit passe dans le couloir. Je vois une petite lueur sous la porte. Sinon, il fait tout noir mais je sens quand même le blanc des murs qui m'oppresse.

La porte s'ouvre. L' infirmière me regarde, un peu désespérée.

_ »Tu devrais dormir un peu » elle me dit.

Pis elle sort une seringue et elle me fait une piqûre. Je la regarde sans broncher.

_ »Voilà, » elle me dit quand elle a finit « ça devrait t'aider à trouver le sommeil. »

Mes lèvres sont soudées l'une à l'autre et ya plus du tout de salive dans ma bouche.

Elle sort.

Peu à peu, tout se brouille, tout redeviens calme. Mes muscles se détendent et je m'enfonce dans mon matelas et dans un noir sans fond.



A  SUIVRE ...

 

Jeudi 7 janvier 2010 à 15:41

La fumée ça pique les yeux, CHAPITRE 5

Les ronds points sont recouverts de tulipes multicolores. Je sors mon canif de ma poche et j'en fait un beau bouquet. Je ne cueille que les bordeaux: c'est elle; et les blanches: ça c'est moi.

Ya un petit vieux qui se rue vers moi en vociférant alors je préfère détaler, mes fleurs à la main.

Une fois dans l'appartement, je sort un grand pot de moutarde vide et drôlement chouette et je met les tulipes dans l'eau, sur la table du salon. Ca tape drôlement.

Maman rentre. Ca se voit tout de suite qu'elle est de bonne humeur. Elle s'extasie sur mon bouquet.

_ »T'as volé ça où encore, mon petit délinquant? ». Elle a beau prendre son air sévère, moi je vois bien qu'elle sourit.

Je lui explique le rond point et le vieillard qu'était pas très content.

_ »Les vieux, c'est tous des cons » elle m'affirme, ma maman « En plus, ça put » elle rajoute en plissant le nez.

Puis elle ouvre son sac plastique, en sort un kinder surprise, ça, c'est pour moi, et des yaourts à la vanille, ses préféré²s du monde entier, ceux des riches avec les pots en vrai verre. Elle les range dans le frigo mais en ouvre un pour tout de suite, et le déguste pendant que je m'acharne sur le montage de ma petite surprise kinder en plastoc. Quand j'ai fini, je suis à peu près très content de moi sauf que je sais que j'aurais paumé ma surprise avant demain et que ma maman est de nouveau perdue derrière un gros brouillard bleu.

Natacha entre sans frapper. Elle a un grand sourire sur le visage. Elle passe sa main dans mes cheveux et ses yeux ils me disent: »Je t'aime, p'tit Go »

Elle regarde maman et elle se marre parce qu'elle voit qu'elle est encore dépouillée. Elle lui montre deux petits timbres tout oranges, dans un petit sachet en plastique.

Tout est joyeux. Elles préparent des crêpes et se font des cocktails de toutes les couleurs. On mange debout dans la cuisine et on met du nutella partout. Moi je suis assis sur le plan de travail alors elles râlent parce que je les gênent et puis elles me couvre de bisous tout sucrés. On met la chaîne à fond et on danse tous comme des dingues dans la minuscule cuisine.

Ensuite, on regarde un film très drôle. Ma maman et Natacha avalent chacune précautionnent leurs petits morceaux de cartons oranges en les faisant descendre avec le wisky-coca et parlent de leur soirée. Si j'ai bien compris, il s'agit d'une teuf dans un château abandonné.

Je dis: »J'ai sommeil. » alors elles me portent jusqu'à mon lit et me font le bisous de la bonne nuit. Elles ont les pupilles encore plus grosses que nos crêpes et elles ont l'air drôlement excitées. Je les entend qui gesticulent et qui pouffent dans tout l'appartement. Et pis la porte qui claque. Et pis encore des rires dans la cage d'escalier. Et pis plus rien.

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