ça fait 3 jours que je marche sur des oeufs. Mais je doit être scandaleuse même quand je respire, il semble...
Le papa de mon Amour est Mort dimanche matin. Je ne sais que trop bien la Douleur d'une pareille perte. Alors j'ai bouclé ma valise en quelques minutes pour aller le soutenir dans cette épreuve. Je voulais être là. Scandaleuse je suis, et je le sais.Ca m'amuse plutôt même en temps normal. C'est mon caractère, je l'assume et le revendique. Mais là, je vous jure que j'ai tout fait pour bien me tenir, par respect et par Amour.
J'ai troqué mes robes trop courtes contre une jupe noire, des collants opaques, des bottes et un chemisier blanc. J'ai faillit oublier le soutien-gorge, me suis rattrappée de justesse. Chasse le naturel....Bref, je ressemblais à super-nanny. Mais même ma tignasse est objet de scandale....Alors j'ai fait comme j'ai put pour tenter de discipliner mes longues boucles en un chinon plus ou moins convenable.
OK, parée pour la veillée funèbre. Ro me met au parfums des moeurs familiaux: les hommes seront de leurs côté à boire le pastis, et les femmes dans leurs coin, sans alcool. Pas de problème, j'aide ma belle-famille à choisir la musique pour la cérémonie religieuse et m'investi dans l'élaboration d'un texte à la mémoire du défunt, que ses fils liront le lendemain à l'église.
Jusqu'ici, tout va bien. Je suis vidée par ses journées marathon, physiquement et psychologiquement. J'ai un ganglion gros comme une couille du côté droit de la gorge, j'en peux plus, mais je suis là. A l'église je console la grand-mère. Perdre un fils, quelque soit son âge, ce n'est pas dans l'ordre des choses. Je sort de l'église à son bras.
Le soir, toute la famille, réunie par la triste occasion, se retrouve pour manger et boire ensemble. Tout le monde à besoin de se réconforter mutuellement et de décompresser. Je suis aux côtés de mon homme, à la table des "jeunes". C'est mixte, ce coup ci. Et on sert à boire aux femmes également. Le pastis que l'on me sert est le bienvenu. Je relache un peu ma défense, peut-être. Enfin. La soirée s'achève, je me suis mise d'accord avec Romain: Je rentre avec sa mère, et lui va prolonguer la soirée entre hommes. Ils ont un programme pour le moins anisé...Bref, là encore aucun problème, comme ça je laisse pas sa mère toute seule, pis toutes façons j'ai des montées de fièvre, aller au lit est une perpective qui me convient.
En arrivant chez ses parents, sa mère pète un peu les plombs, et lui aussi, et alors là sans que je comprenne d'où ça viens elle me balance une tirade qui me sèche sur place. Je suis tellement sur le cul que je n'ai plus de mots, je hoche gravement la tête à chaque reproches. Ensuite je monte chialer un peu dans la chambre de Romain. Je craque.
Pendant ce temps, c'est au tour de Romain de se manger des reflexions. Lui aussi est à bout, pis il a hérité du sang chaud de son papa, alors ça part en couilles, je saurai même pas expliquer coment ou pourquoi exactement mais au final on se retrouve tous les 2 à la rue. Romain est dans tout ses états. Il pique les clés de la voiture, et on se tire tout les deux pour je ne sais où. Putain, j'suis fatiguée...
Finalement, on se réfugit chez sa tante, où son oncle et l'autre gros lard qui me sert de beauf' ( appellation d'origine controlée) se pique la ruche à l'anisette. Ca braille, on me donne des explications obscures sur mes torts. J'aquiesse, je ferme ma gueule. J'veux juste dormir. N'importe où. Dormir.
La tante de Ro nous installe un lit de fortune dans le salon. Mais à mes yeux c'est du 4 étoiles. Quand enfin l'occasion se présente, je laisse les hommes et leur casa pour aller me coucher. Je double la dose de somnifères, me met le mp3 sur les oreilles pour me vider la tête et apaiser mes angoisses, puis je sombre jusqu'au lendemain....Et le lendemain, c'est pas si loin, et c'est loin d'être fini....
Le réveil sonne. Je secoue Romain, et vais rejoindre les autres dans la cuisine pour boire un café. Le ton monte entre mon Amour et son frère. J'entaperçoi même le moment où ils vont se foutre sur la gueule. Bon, ça ne m'emplie pas de joie mais ça les regarde, je n'intervient pas. Je ne prononce pas même le moindre son. Son frère braille comme quoi il veux plus entendre parler de lui, puis précise: "toi et ta femme, vous m'oublier". Putain, quoi je viens foutre au milieu, moi?..Merde! Puis, il s'attaque directement à moi en hurlan,t comme un goret comme quoi il m'a herbergéze 4 mois à 1000 euros!!! je dois le rêver, c'est pas possible!!!!!MOI je l'ai sorti de sa caravane de merde où il crevait à petit feu à grand renforts de bonbonnes d'héroÏOne. Moi je l'ai hébergé 5 mois et demi, sans jamais demandé aucune participation. Ensuite, même une fois qu'il a enfin virer ses 300kg hors de MON appartement il ne se passait pas UNE foutue journée san s qu'il vienne nous squatter la gueule. Et QUI lui lavait ET séchait ses frusques?...En 5 ans, il à peut-être acheter 3 bidons de lessive....Et un merci, j'attend toujours...Alors que son palace 1000 euros, il faisait 20 m carrés et le loyer ne dépassai pas les 400 euros....Qu'on payait!!!....Et c'est pas fini! Il sous-louait donc, ce taudis à son frère, mais moi je vivais chez ma mère!!!!!je n'ai été "hébergée" là-bas, au milieu des cafards et des sourits, que 15 jours, et j'ai dut cracher 100 euros pour ça. Et même sans parler d'argent, lorsque son frère est parti chez ses parents, il a réclamé ses Putains de clés 2 petites heures seulement après que Romain soit monté dans le train.
Ce mec est une merde ambulante, une grosse merde bien grasse. Je ne l'ai Jamais aimé, mais j'ai toujours fait des efforts en me disant que c'était ma belle-famille, que l'on ne choisi pas plus que la sienne?, que j'avais écopper d'un gros beauf', un vrai, à la Camus, mais que c'était le fre de l'homme que j'aime. Mon beau-frère donc, malgrès tout. Putain, c'est pas la 1ère fois que j'ai envie de l'égorger comme le goret qu'il est , que je dis que je veux plus jamais le voir, ni en entendre parler. J'en suis à un point où son odeur même, jusqu'à son parfum, m'incommode. Sans abuser, il pue, à me filer la gerbe.
Voilà, j'ai vider mon sac. Ca va un peu mieux. Là j'ai esquivé le énième repas familial, j'en pouvai vraiment plus. Ro m'a ramené chez sa mère , contre qui je n'ai jamais été en colère, d'ailleurs, bléssée, oui, mais je comprend que c'est dur pour elle, puis elle m'a même présenter des excuses aujourd'hui, après la crémation. Et, bien plus important à mon coeur, elle m'a surtout dit qu'elle n'avais rien contre moi, et qu'elle m'aimait. Moi aussi je l'aime, si je suis venue c'est pas pour faire la fête, je suis là parceque je croyait que là était ma place....Faut pas croire dans la vie.
Tant pis.
Maintenant, je vais dormir un peu, et ensuite, demain où ce soir, enfin dès que possible, je veux rentrer à ma maison.
Je suis loin d'être parfaite. Je suis l'allégorie du scandale, je sais, mais j'aurai fait de mon mieux. J'ai ma conscience pour moi, c'est pas grand chose mais c'est ma seule victoire.
Avec tout ça, on en oubli le principal: Adieu Serge, j'espère que là où tu es tu à droit au calme auquel tu aspire tant, loin des tempètes qui s'agitent ici bas.