Calamiti-Lily
Défouloir
Vendredi 23 avril 2010 à 1:35
Alors pour pas tomber
Pis j'ai imaginer
Des patates bouillies
Jeudi 22 avril 2010 à 19:19
Je rentre de l'école. Je suis content parce que j'ai gagné six billes et deux calots tout bleus à la récré. Je suis vachement fort aux billes. Sur qu'un jour je deviendrais champion du monde.
L'hiver, le soir tombe tellement vite qu'on ne le voit pas arriver. Ce soir là, la Nuit se referme sur nous encore plus vite que d'habitude.
Je vais au judo. Je suis bientôt ceinture JAUNE. Natacha viens me chercher. On fait du stop parce que vraiment, il fait trop froid pour marcher. Un gentil monsieur nous dépose juste à côté du quartier en in sistant pour que Natacha prenne le morceau de papier sur lequel il a griffonné son numéro de téléphone.
On fait la course pour grimper les 3 étages. La porte est fermée à clé, maman ne doit pas être encore rentrée.
Heueusement, Natacha a le double chez elle. Elle monte le chercher et moi je l'attends, assis en tailleur sur le paillasson, avec mon cartable et mes affaires de judo.
On rentre dans l'appartement. J'allume la lumière et je vois maman qu"est toute recroquevillée par terre, sur la moquette du salon. Je pose doucement ma main sur son épaule pour la réveiller et je sens qu'elle est toute froide, pis elle a cette drôle d'expression sur le visage.
Je vois qu'autour d'elle ya toutes ces boites de médicaments éparpillées pis la bouteille de vodka presque vide dont les dernières gouttes se répendent sur la moquette.
Natacha se met à hurler.
Moi je sens tout qui tourne autour de moi, le sol il disparaît sous mes pieds. On me coupe les jambes et je tombe de tout mon poids sur moi-même. Je reste stupidement assis sur cette Putain de moquette, les yeux complètement secs, le coeur complètement vide, avec l'impression que l'on vient de me tirer une balle dans la tête. A bout portant.
J'ai même pas mal, j'ai même pas rien, je suis Mort.
Après ya Natacha qui me serre très fort dans ses bras et pourtant c'est à peine si je ressent le contact de son corps contre le mien.
Et pis ya la sirène de l'ambulance qui déchire la nuit, et pis...Et pis je sais plus.
A SUIVRE ...
Mardi 20 avril 2010 à 13:46
Elle fume par la fenêtre en crachant de temps un temps un ou deux molards dans la Nuit. Ya un brouillard qu'a tout envahit autour d'elle, comme si elle était enveloppée dans un nuage bleuté. Elle est comme lumineuse au milieu de tout ça.
Ses yeux, ils sont tout petits, et pis ils brillent, on croirait qu'ils sont tout délavés. Elle pleure un peu je crois. Encore.
Je vais m'accrocher à ses jambes et je lui demande si elle croit que derrière tous ces immeubles pourris, très loin, ya la mer.
Elle a son drôle de regard, celui qui semble venir d'une autre planète. Elle me parle de notre maison sur les falaises où la mer viendra casser ses vagues.
_"Je te jure que bientôt on sera riche," elle me dit "je sais pas encore comment, mais on croulera sous l'or..."
Moi j'ai déjà commencé à faire des économies.
Sans rien dire à personne, je cache ma petite enveloppe de billets sous mon matelas.
C'est facile, les grands du quartier ils me filent un paquet et moi je doit l'amener à un autre mec et ils me lachent un billet de 10 Euros.
Bien sur, des fois je suis obligé de puiser dans ma cagnotte pour m'acheter le dernier street fighter ou bien pour couvrir mutuellement maman et Natacha quand elles tapent dans la caisse commune, mais enfin ya quand même une jolie somme sous mon matelas. Sur que je vais pas tarder à devenir riche. Un matin, je suis sur, je le sentirais. Je me lèverais et et je me dirais ayé, je suis riche, riche comme Crésus.En attendant ce matin, je fais des rêves pleins de diamants où j'emmène ma maman à la plage dans une décapotable rouge. Endormi sur ma fortune, je me refais un monde comme à la télévision, mais en moins con.
Demain, c'est juré, j'irais à l'agence immobilière pour savoir le prix d'une maison sur les falaises.
Et quand je serais devenu riche, ce matin où je me réveillerais riche comme Crésus, j'irais acheter cette maison et je l'offrirais à ma maman pour qu'elle ne pleure plus jamais de la vie.
A SUIVRE . . .
Lundi 19 avril 2010 à 19:53
Elle n'a plus du tout de regard à force de trop pleurer.
Elle s'est roulée en boule sous ses draps et elle pleure tellement fort que ses sanglots ils secouent tout son corps.
C'est tellement trop pas juste que j'ai envie d'hurler. Mais je me glisse juste contre elle sous son linceul de douleur et je la serre dans mes bras, et Putain si seulement j'arrivais à lui prendre un peu de sa souffrance, peut-être elle aurait moins Mal mais je sais pas du tout comment m'y prendre.
Je l'embrasse aux coins des yeux pour boire un peu de ses larmes alors elle me serre dans ses bras et elle pleure encore plus fort. Je sens bien qu'elle voudrait parler mais le désespoir et les sanglots qui la secouent l'empèchent d'articuler le moindre mot. Alors je lui dis simplement que je l'aime pour toute la vie et elle me sourit à travers ses cascades de larmes et c'est déjà pas si mal.
Ma maman, quand elle chiale, elle est jolie à en filer mal à l'estomac.
A SUIVRE ...
Dimanche 18 avril 2010 à 20:21
Je la trouve endormie en boule sur le carrelage de notre minuscule cuisine.
Ses narines frémissent faiblement. J'enlève la seringue encore plantée dans son bras.
Le contact du kleen-ex humide que je lui passe doucement à l'intérieur du bras pour nettoyer tout ce sang la tire de son sommeil. Elle bouge un peu et je vois que le moindre geste l'inonde de souffrances. Elle marque un temps de pause et puis elle se redresse douloureusement en maintenant sa tête entre ses mains pour éviter qu'elle explose.
Elle reste assise par terre, adossée au frigo, et elle me regarde avec un genre d'étonnement.
Ensuite, elle voit le sang sur le mouchoir et sa seringue posée à côté de moi, sur le rebord de mon cartable.
_"Ho...." Elle me dit. "Pardon mon coeur..." Pis ya des milliards de larmes qui jaillissent de ses yeux et qui dégoulinent le long de son menton.
Elle en a plus Rien à foutre d'avoir Mal. Elle se traîne jusqu'à moi à quatre pattes pour me prendre dans ses bras. "Je suis désolée mon chéri...Je...Je voulais pas...". Elle se perd dans ses sanglots. "Je sais que je suis loin d'être une mère parfaite...Mais si tu savais comme je t'aime mon A mour, je t'aime plus que ma vie." Sa joue est toute humide contre mon épaule.
Je comprends pas pourquoi elle s'excuse. C'est quand même pas sa faute, à ma maman, si elle est malade et que ces charlatans de docteurs ils sont même pas foutus de la guérir. Et pis ma maman, c'est la meilleure maman du monde, et je l'aime à la Folie.
Elle dit n'importe quoi des fois ma maman.
A SUIVRE ...