Calamiti-Lily

Défouloir

Dimanche 10 janvier 2010 à 14:34

WOODY, samedi 9 janvier

Salut mon pote, ça fait un bail pas vrai?...

Mais bon, là j'ai Soldat Louis dans les oreilles, et la cornemuse mène mes pensées vers toi, inexorablement...Ca va presque faire 10 ans mon Woody. Qui aurait crut que j'men relèvrais?..Pourtant je suis toujours là. J'ai pas aussi bien veiller sur ta Lila que c'que j'te l'avais promit mais j'ai fait c'que j'ai put mon Woody, et c'est pas tous les jours qu'la vie elle a été rose, ni pour moi, ni pour ta Lila...Mais on fait de la résistance. Chacune à notre manière, on survit. Et si je pourrais pas en jurer pour elle, pour moi la vie reprend enfin de la saveur. Elle est mariée, maintenant, tu sais. Elle paraît avoir pas mal de raisons d'être heureuse dans sa vie , mais malgré ça j'ai pas franchement l'impression que c'est le cas... Pourquoi?... Parce que depuis que t'es parti, ya une part de nous qui s'est fait la malle aussi, je crois. Tu sais, depuis ce Putain d'accident de moto à la con, le sommeil la fuit. Et le bonheur aussi, je crois... J'essai de m'imaginer la vie si t'était pas mort à 22 ans, tu en aurais près de 32 aujourd'hui...Dans mon imagination, tu vivrais avec celle qui est désormais « ma Lilouch' », vous auriez des marmots certainement, au moins 2 ou 3. Je serais leur marraine de coeur.

Et ma lilouch' elle serait pas autant torturée. Non, elle connaîtrait l'équilibre qui est mort dans son coeur en même temps que toi. Elle serait heureuse. Pour de vrai. Et elle aurait pas peur quand vient la nuit, quand arrive l'heure où le téléphone a hurler pour lui apprendre qu'elle ne te serrerais jamais plus dans ses bras... C'est d'avoir retrouvé ces vieux écrit vieux de 1Oans, ravivé par un morceau de cornemuse,qui m'a filé le BESOIN de t'écrire, aprés toutes ces années de silence douloureuses aussi impossible à ignorer qu'une grosse crise de démangésons.

Soldat Louis, je me souviensd même plus si je te l'avais fait découvrir ou pas. En tout cas, sur que t'aurais kiffé.

Tu fais parti de mes cicatrices, plus ou moins bien soignée, mon pote Woody. Et comme ces dernier mois j'ai arreter les anesthésiques, pour les soigner en vrai, je doit m'occuper de toi aussi. De ta mort, si injuste. de ce qu'elle a fait éxplosé en moi, des séquelles qu'elle m'a laissé. De la cicatrice, si moche, qu'elle m'a laissé. Maintenant j'ai Renaud dans les oreilles. Une 2ÈME Passion en commun.

Si seulemenrt la vie m'avait laissé un peu de temps pour te connaitre un peu plus....Putain de stop de mes couilles!...

Samedi 9 janvier 2010 à 12:28

La fumée ça pique les yeux, chapitre 11

Je vois bien que ma maman elle deviens de plus en plus blanche. Elle a son paquet de blondes sur la table mais elle n'y a pas touché depuis un bon moment.

Elle s'est allongée sur le divan.

Je vais chercher un yaourt dans le frigo et je lui demande si elle en veut un. Elle secoue la tête et j'ai l'impression que ses yeux ils vont tomber par terre tellement ils lui sortent du visage.

Elle se lève, et ses pas semblent hésiter milles fois avant de se poser. Elle se traîne, toute tremblante, vers la salle de bain. Je l' entend qui se cogne à tous les meubles, et pis un grand bruit, et pis plus rien.

Je vais voir et elle est par terre. Elle bouge plus et elle est pâle à flipper. Emberlificotée dans son grand chandail noir, on dirait vraiment un cadavre, ma maman. Je cours à l'appartement de Natacha.

_ »Maman elle va pas trop bien. » je lui explique.

Elle me suis et on court voir maman.

Natacha la secoue dans tous les sens, jusqu'à se qu'elle reprenne connaissance. Maman se tourne sur le côté et vomit un peu. Ensuite elle se lève et se passe de l'eau sur le visage.

Natacha elle lui hurle dessus mais ma maman elle a pas l'air de l'entendre. Elle s'allonge dans son lit et elle s'endort.

Alors Natacha nettoie le vomit avec de l'eau de javel pis elle vient me voir Elle me dit que c'est rien de grave, que c'est juste ma maman qui sait rien faire que des conneries. Ensuite elle me demande: »T'as mangé? ». Moi je lui dit que non alors on met une pizza surgelée au four. Ya un match de foot à la télé « on va se faire une soirée entre mecs » elle me dit, Natacha. Elle ouvre une bouteille de bière avec son briquet, et ça, c'est drôlement difficile, elle a déjà essayé de m'apprendre mais j'y suis jamais arrivé. elle me laisse téter un peu le goulot en verre. Ca me fait faire des grimaces tellement ça me laisse un drôle de goût dans la bouche. Moi je préfère la pizza.

Quand le match se termine, on sait plus trop pour quelle équipe on était au début alors on finit, après un laborieux débat et pas mal de fous rires, par décider qu'en définitive, on devait très certainement être pour les vainqueurs.
On chante « On a gagnés! » mais la voisine du dessus tape avec son balais pour nous dire vos gueules alors on se dit qu'aller se coucher serait plus prudent pour nos postérieurs respectifs.

C'est pas une marrante, la voisine du dessus.

 

A SUIVRE ...

Vendredi 8 janvier 2010 à 13:07

La fumée ça pique les yeux, chapitre 10

L' infirmière entre avec un petit gâteau »Bon anniversaire Hugo » elle me dit. Elle est gentille, l' infirmière. Dommage que je suis mort.

Je la regarde bien au fond de ses yeux trop bleus. Elle m'explique qu'elle a fait le gâteau exprès pour moi parce que ça doit pas être drôle de passer son anniversaire à l'hôpital.

_ »Je sais que c'est dur » elle me dit « mais tu sais,tu pourrais y arriver. si déjà tu acceptais de manger un peu, ça irai tout de suite mieux. Tu devrais essayer de parler. Au moins à l'amie de ta maman. Ca la rend très malheureuse de te voir dans cet état. elle va venir te voir, aujourd'hui. Le docteur est d'accord. Alors c'est peut être le moment d'y mettre un peu du tiens, tu ne crois pas? »

Elle m'a laissé avec mon gâteau.

Je m'en fout, ma maman, pour mon anniversaire elle me fait une tarte aux pommes. Elle me console, elle me dit que 7 ans c'est pas vraiment l' âge de raison, que c'est rien que des conneries, qu'en vrai l'âge de raison ça existe pas. Alors j'arrête de bouder et d'accord, je veux bien souffler les bougies, mais seulement si elle m'aide. Ensuite on mange la tarte avec les doigts et m'offre un déguisement de Zorro. Elle met un oreiller sous son T-shirt et se dessine une barbe avec son crayon à maquillage pour fair le sergent Garcia. Elle me courre après dans tout l' appartement mais j'arrive toujours à m'échapper parce que Zorro il gagne toujours à la fin.

Natacha entre sans frapper.

Pendant un instant je crois être dans notre appartement mais non, chez moi c'est de toutes les couleurs alors qu'ici c'est tout blanc, c'est tellement blanc que ça fait mal à la tête.

Elle me tend un gros Bourriquet en peluche. Je peux pas bouger, même juste tourner mon regard vers elle c'est trop difficile. Mes yeux restent dans le vide, dans le blanc.

Elle me glisse la peluche entre les bras, comme pour que je le protège, et pis elle me caresse la nuque et elle me souffle « Je t' aime, p'tit Go » comme pour elle même, comme elle l'aurait fait devant un tombeau, parcequ'elle voit bien que de toutes façons je l'entend plus.

Elle me garde longtemps dans ses bras pour sentir un peu de chaleur, un petit reste de vie qui bat encore en moi, que l'on m'injecte au creux des bras.

Elle a le visage tout creusé, Natacha. Ses yeux sont devenus si petits qu'on les devine à peine, mangés par des cernes tellement profonds qu'ils semblent être tatoués sur son visage. Son teint est livide, heureusement elle est sauvée par toutes ces taches de rousseurs qui pigmentent ses paumettes et la réaniment un peu.

Je sais que c'est de ma faute, à moi aussi. Natacha ya tout l'monde qui l'aime mais au fond il ne lui reste plus que moi.

Mais je ne peux pas, je n'peux plus rien pour elle.

Je n'peux plus rien pour moi non plus.
 

 

 

A SUIVRE ...

Vendredi 8 janvier 2010 à 9:33

La fumée ça pique les yeux, chapitre 9

Le docteur il a donné à ma maman des médicaments qui rendent heureux pour de faux.

Elle avale ses petits cachets tout blancs avec son café et une cigarette et après elle a envie de dormir toute la journée.

Ca fait naître des milliards de douleurs partout dans son crâne et elle ne mange plus rien du tout. Des fois elle vomit et ça, ça l' embête drôlement de gerber ses médocs. Elle reste assise par terre, à côté de la cuvette, à trembler et à pleurer en disant qu' elle s'en sortira jamais.

Alors moi je mouille un gant de toilette, j' essuie toutes ces larmes et cette sueur de son visage et pis elle me serre très fort dans ses bras et elle me dit qu'elle m' aime à l'infini.

 

Son organisme s' habitue vite, à ma maman.

Maintenant elle gobe ses pilules comme si c'était des bonbons et après elle a une démarche toute légère et elle me jure qu'elle vole.

En rentrant de l'école, je lui achète des yaourts et des bananes parce que c'est à peu près les seules choses qu'elle arrive a avaler à part ses cafés. Je range tout dans le frigo.

Elle est devant une tasse de café et elle fume encore. Elle tremble de partout, surtout des mains. Elle a mit une chanson très douce, une qui fait même pas pleurer. Les paroles sont en arabe alors moi je comprend rien mais ma maman elle chante doucement entre une bouffée de fumée blonde et une gorgée de café parce que Zina lui a traduit et apprit les paroles.

Elle me dit que c'est une très belle chanson, pleine d'espoir.

Et moi j' y crois.
Je crois tout ce qu'elle me dit, ma maman.

 

 

A SUIVRE ...

Vendredi 8 janvier 2010 à 8:50

http://calamiti-lily.cowblog.fr/images/peur.jpg

RIEN DU TOUT

D'où vient elle cette peur

qui me déchire le ventre?

Et quand je rêve d' ailleurs

qui est-ce qui e dit: « rentre »?

Moi j' aurais juste voulut

être libre

Un monde qui m'aurais plut

et pis un coeur qui vibre.

Et avoir peur de Rien

mais moi j'ai peur de tout

alors j'allume un joint

pour me perdre dans le flou.
Et mes yeux,

ils deviennent encore plus petits

Et mes yeux,

ils deviennent encore plus tristes.

Et pour eux,

je suis Rien qu'une junkie

Et pour eux,

je suis Rien qu'une artiste;

Mais moi je sais

que je suis Rien du tout

rien que paumée

rien que rien du tout.

Alors, je suis encore plus malheureuse

alors, je suis encore plus défoncée

Rien q'une petite branleuse

dans un monde de méchanceté.

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