Calamiti-Lily

Défouloir

Mercredi 6 janvier 2010 à 12:25

LA FUMEE CA PIQUE LES YEUX, Chapitre 2

Ca ait des heures que je suis seul dans cette putain de chambre. Peut être même des jours, des mois ou des années, je sais plus et je m'en fout.

L'infirmière rentre. C'est à peine si je m'en aperçois. Je garde les yeux dans le vague.

_ »Alors, Hugo, » elle me dit « Comment vas tu aujourd'hui?...Le docteur m'a dit que tu ne voulais toujours rien avaler. Tu devrais au moins me parler, à moi. Ca te ferais du bien, tu sais. »

Je répond pas, je la regarde pas. J'existe plus, nous ne sommes plus du même monde.

Et pis, je m'en fout de manger. Ils ont mit des aiguilles dans mon bras et ils me donnent à manger comme ça, puisque je veux pas être raisonnable.

Je m'en fout d'être raisonnable, je suis mort. Et pis ça me fais même pas mal leurs piqûres, je ne sens plus du tout le mal. Il n'y a plus que ça en moi: du mal.
C'est dommage, je suis sure que je l'aurais bien aimé, avant, cette jolie infirmière avec son sourire et ses grands yeux tout bleus. Elle me parle des oiseaux qui chantent dehors et de fleurs de toutes les couleurs qui vont bientôt s'ouvrir.

Je ne l'écoute pas. Je suis en exil dans un pays où c'est toujours l'hiver.

Lassée de parler à mon cadavre, elle fini par s'en aller. moi je m'en fout, je fixe le plafond.

Ma vie continue à couler dans le tuyau qui va jusqu'à l'aiguille plantée au creux de mon bras. La vie bat encore dans mes veines, dans mes tempes.

Mais c'est juste de la vie pour de faux. En vrai, je sais bien que moi aussi je suis mort.

 

A SUIVRE...

Mardi 5 janvier 2010 à 23:44

LA FUMEE CA PIQUE LES YEUX, chapitre 1

_ »La fumée, ça pique les yeux » elle dit toujours maman quand je lui demande pourquoi elle a le visage encore tout inondé de larmes.

Pourtant, elle continue à fumer. Je comprend pas Pourquoi elle s'arrête pas, puisque ça lui pique tellement fort les yeux.

Un jour, je lui ai demandé. Elle m'a sourit tristement à travers ses larmes et pis elle m'a répondu que sinon c'était la vie qui lui piquait grave les yeux, et que ça la faisait pleurer encore plus fort.

Moi j'ai trouvé ça chelou son histoire mais je me dis que ça doit être un peu comme quand je mange un hot-dog moutarde trop chargé. La moutarde je la sent qui me brûle le nez et qui remonte jusqu'aux yeux et là ça pique drôlement fort et ya des larmes qui coulent toutes seules. Pourtant, je continue à manger des hot-dog moutarde. Et ma maman, elle continue à fumer.

A force, je vois bien qu'elle se perd dans sa brume, que ses yeux ils se vident, ils deviennent vitreux et ils s'allongent jusqu'à ne plus être que deux petites lignes écarlates en haut de son visage. Dans ces moments là, elle me regarde mais je suis pas sur qu'elle me voit, et pis elle me sourit, un sourire qui semble venir de très loin.

Ensuite, elle se remet à pleurer.

Alors, je la serre fort, très fort dans mes bras. Elle chiale de plus belle mais je sens bien que ça la soulage. Je la décharge de son fardeau bien que je sois pas tout à fait sur d'être assez fort pour le porter.

_ »Tu sais, le monde est étrange mon amour, j'y comprends rien. » elle me dit, ma maman. Après, elle se mouche, elle va se remaquiller dans la salle de bain, elle prend son sac à main, et elle vient déposer ses lèvres sur mon cou.

_ »Ya des merguez et de la purée dans le frigo. Tu te rappelles comment on utilise le micro-onde? »

Je dis oui.

_ »Il doit rester aussi une mousse au chocolat. Si tu as un problème, monte chez Natacha. Je t'aime fort, p'tit bout. »

Et pis elle disparaît en laissant derrière elle une voie lactée de fumée.

Je me retrouve seul dans l'appartement. Je vais chercher la mousse au chocolat et je la mange devant un chouette dessin animé plein de couleurs et de musiques. Comme d'habitude, je m'endors devant la télé.

Ensuite, il y a une clé dans la serrure et ses pas hésitants. Elle éteins la télé et me porte dans mon lit.

_ »Bonne nuit, chéri-chéri », elle me dit dans un souffle parfumé à la téquila sunrise.

Je me rendors et, enfin, je commence à rêver.

Mon rêve, il est comme le dessin animé, de toutes les couleurs et rempli de musique. Encore plus sucrés que ma mousse au chocolat. Je m'en met plein les yeux, plein les oreilles, plein la bouche. Et pis je serre très fort mon petit porcinet en peluche. C'est doux.

Dans mon rêve, ma maman elle pleure plus jamais de la vie. On habite dans une maison où ya jamais de fumée pis j'ai un papa. Il est très beau et très gentil. Le dimanche, on va au petit parc et je courre même pas derrière les pigeons pour leur filer des coups de pompes. Je m'assois sur un banc entre mon papa et ma maman et on leurs donne des miettes de pain dur. Ensuite, on m'achète un ballon tout rouge et il s'envole jamais, même si on le lâche sans faire attention.

J'ouvre un oeil. Ma maman sort de la douche. Je le sais parce qu'elle laisse derrière elle un sillage parfumé à son gel douche à la vanille.

Mon papa, il était très beau, mais ma maman, elle était très jeune.

Un jour, ils crient plus fort que d'habitude. Ma maman a son caractère. Mon papa est très nerveux.

Et puis ça part. presque un accident. Juste un geste malheureux. Mon papa il gifle ma maman.

Elle ne crie plus du tout. Lui non plus. C'est le silence.

Elle va chercher son sac et puis elle s'en va. Pour toujours.

Il essaie de la retenir, il s'excuse, il supplie. Mais elle ne veut rien savoir; c'est fini. Ma maman, elle n'en fait toujours qu'à sa tête. Il lui dit qu'il l'aime, mais elle ne l'écoute déjà plus. Elle claque la porte.

Et moi, je suis là, tout petit, au creux de son ventre, mais elle ne le sait pas encore.

 

Je l'entend qui remue toute la cuisine. Je me lève la rejoindre. Mon bol de lait chocolat m'attend sur le bord de la table. Elle est assise en face, devant un café, et elle fume encore. Elle est bien un peu pâle, et pis ya ces deux croissants de lune bleutés creusés par la fatigue sous ses yeux si petits, mais elle sourirait presque ce matin, perdue dans son nuage de fumée qu'illumine un timide rayon de soleil.

_ »T'as bien dormi, bébé? »

Acquiescer du bout du menton et plonge mes lèvres dans le chocolat pour me faire les moustache de Zorro. J'aui envie de lui raconter mon rêve mais j'ai peur qu'il la rende triste et qu'elle se remette à pleurer, alors je lui dis juste que je l'aime plus grand que le ciel.


A  SUIVRE...

Mardi 5 janvier 2010 à 16:54

CHERCHE MUSICOS INTERESSE POUR METTRE MES TEXTES EN MUSIQUES

Mardi 5 janvier 2010 à 16:42

http://calamiti-lily.cowblog.fr/images/woodytrain-copie-1.jpg

Dimanche 4 juin 2000

Ce petit cahier t'es dédié, à toi, mon petit Woody si Angélique, si patient, si doux, que tu as su m'accepter même lorsque je faisais la gueule devant la télé au lieu de te laisser savourer de tendres instants avec ta Lila. J'espère qu'elle pourra me pardonner.

Toi, tu es si parfait que je te demande de m'excuser aussi, mais je sais que j'ai déjà ton pardon, ta clémence, ton indulgence...Tout comme Evelyno. Ya pas à chier, tu dois suremment être le plus angélique de tous les Anges.

 

Comme tu le sais déjà très certainement, j'ai ouvert et lu le livre que Lila te consacre. Et j'y ai vu sa Douleur, la même que la mienne, causée par la perte de l'être qu'on aimait et nous aimait le plus au monde.

Moi, j'ai pas grand chose de toi. Le poster de Renaud que tu m'avait offert, 2 ou 3 trucs...Mais je m'en fout, c'est des trucs que je garderais toute ma vie Comme le souvenir de ton sourire.

Là,j'écoute Renaud. J'espère que mon papa est avec toi. C'était le plus beau, le plus gentil, le plus généreux des papa. Mais tout ça, tu dois déjà le savoir.

Alors, j'ai décidé (avec l'accord de ta Lila) de recopier quelques extraits de ton cahier.

Pour que tu saches qu'à moi aussi tu me Manques, tellement que j'ai vraiment voulut en finir.

Mais je me battrais pour toi, y para ti, mi papa de amor.

 

Lily

 

 

 

 

Lundi 5 juin 2000

Je sais pas trop par où commencer mon woody, ça fait trop Mal.

Tellement que j'ai put faire que l'intro l''autre jour.

Je crois je vais essayer de commencer par le début. La carte que je t'ai écrite chez le' fleuriste, celui du cimetière où ils t'ont mis.Je pouvais pas choisir la couleur des fleurs. Tu voyais pas les couleurs, alors, quelle importance?...Peut-être les vois tu, maintenant, les couleur qui inondent le monde....

_3C'était un jeune homme?...Bleu et jaune, c'est bien pour un jeune homme » elle m'a dit, cette connasse de fleuriste.

Je l'ai regardé et j'ai bafouillé: »Oui,mettez les fleurs que vous voulez. Je...JE voudrais juste écrire une carte, un p'tit mot pour lui... »

Alors elle m'a tendu un petit carton et j'ai écrit, nette mal grès le wisky-coca que j'avais tisé dans l'avion pour me donner du courage; j'ai juste écrit ces quelques mots:

« je ne sais pas comment on va faire sans toi, mais on prendra soin de Lila pour toi »

J'ai ajouté à ma signature celles de Memel et de Fanny mais ces mots, c'est de mon coeur à moi qu'ils sortaient.

Ensuite, il y a cette lettre que je t'avais écrite en attendant l'avion à l'aéroport.

C'était dur, tellement dur, j'ai du m'arrêter pour aller aux chiottes tellement j'avais envie de gerber.

Pis je te l'ai lu devant ton somptueux tombeau, les yeux agressés par cet énorme crucifix en or, ridicule.

Les yeux brouillés de larmes, tellement que j'avais du mal à lire ce que j'avais écris le matin même pourtant, et que je n'ai même pas entendu Vincent, NOTRE petit frère de coeur, arriver derrière moi tandis que je te lisais les dernier mot de ma lettre.

 

LETTRE A WOODY
Stéphane,

Qu'est-ce qui c'est passé?...Qu'est-ce qui t'es arrivé?...C'était pas du tout prévu comme ça. Je comprends pas. Moi je croyais que tu serais là le jour où je m'en irais, je voulais que tu prennes soin de Lila et que tu élèves mon enfant avec elle, parce que je sais qu'il n'y aurait pas eu meilleurs parents que vous.

Mais c'est toi qui nous à planté, woody, et j'me sens niquée, là.

Et puis je me demande pour qui on va bien pouvoir acheter du nutella et des bananes, et du jus d'orange dans des bouteilles en verre parce qu'on avait la haine de te sortir nos bricks en carton 1er prix.

Je t'entend, chaque jour, me demander de veiller sur Lila, de lui apprendre à survivre sans toi, et à t'offrir tous les sourires qu'elle pourra. Et je te jure que je ferais tout ce que je pourrais.

Mon père est là aussi. Il me donne la force et je sais qu'il est avec toi, où que tu sois. Je suis sure que vous trinquez à nous, là-haut, en écoutant Renaud, et qu'il trouve que t'es un chouette comptable.

Un jour, lila et moi on viendra vous retrouver. Et peut être qu'enfin on sera heureux, mais en attendant on se battra, et vous verrez bien que c'est nous,les plus fortes du monde.

Et même si c'est dur, vous en valez largement la peine.

 

Bon, Steph', faut qu'j'te laisse. Je dois embarquer, ya l'avion qui m'attend.

Je sais que je te l'ai jamais dit mais je t'aime.

Et à bientôt INCH' ALLAH.

 

Lily.

 

 

 

C'est dur, c'est trop dur. Je sais pas si je pourrais continuer, aujourd'hui. Mais là, j'écoute un morceau de cornemuse, et je suis sure que tu kiffes à mort.

Je l'écoute à ton souvenir, et j'éspère que tu l'entends, enfin plutôt que tu l'écoutes, que t'es avec moi juste le temps de ce morceau.

Je peux plus Woody. Excuse moi. Je continuerais plus tard, mais là, je peux plus, ça fait trop mal encore.

Lily.

 

 

Dimanche 6 aout 2000

Tu croyais que je t'avais oublié Woody, hein?...

Impossible mon pote, ya trop d'images dans ma tête et j'arrive toujours pas à croire que...que t'es plus là. Si tu savais, chaque moto qui passe, ça me transperce le coeur. Comment c'est possible?...Je veux pas, je peux pas. Comme tu vois, je me tiens sobre depuis un bon moment, et pourtant j'ai jamais eu tant besoin de me retourner la cervelle. Sevrage forcé, quoi.

Putain Woody, si tu savais à quel point j'aimerais pouvoir partager un bedo avec toi, et qu'on trinque avec de la despé, et que Lila nous fasse chier parce qu'elle veut regarder un e émission à 2 balles à la télé, alors que nous tout ce qu'on a envie c'est d'écouter TRYO.

On va passer te voir bientôt sur Paris. On veut bouger en stop faire une surprise à ton frère et tes parents, en Normandie.

Ma mère et ma petite soeur viennent d'appeller pour m'emmener au mac do mais j'attend Lila. J'espère qu'elle va arriver bientôt.

En ce moment, c'est pas vraiment tous les jours la fête. Tu nous manque Woody, c'est bizarre la vie sans toi. Même le CD de TRYO ça me remonte pas vraiment le moral.

Lundi 4 janvier 2010 à 20:01




                            "TENDRESSE INFINIE
                              IRONIE INFINIE
                                 CLOITREE SOUS LES YEUX
                                   MI-CLOS
                                    QUI SAVENT TROP BIEN
                                      A FORCE DE SOLITUDE
                                        COMBIEN EST VIDE
                                         LA SAGESSE
                                           MÊME POUR LES SAGES" 
                                   

<< Page précédente | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | Page suivante >>

Créer un podcast