JAMAIS PLUS

Si tu savais à quel point

la vie est dure sans toi

Si tu savais à quel point

j'ai Mal que tu ne sois plus là.

Peu à peu j'oublie

ta voix, ton odeur,

ton visage qui me sourit,

il ne me reste que la Douleur.

PLUS JAMAIS,

Plus Jamais mon visage

blotti dans ton épaule.

Je ne serais Plus Jamais sage

et Rien ne sera Plus Jamais drôle.

Peu à peu

je pars, dans la même Folie

que toi.

Moi, c'est le teu-chi

Toi, c'est la vodka

Et je te comprend un peu mieux.

Tu bats,

quelque part,

en moi,

surtout le soir.

J'ai peur.

J'ai si peur ici sans toi.

Ya plus Rien dans mon coeur,

tout est Mort avec toi.

Est-ce que je te retrouverais un jour,

quelque part?

Dans un endroit d'Amour

et d'espoir?

ou bien est-ce que les vers

me mangeront aussi,

me laissant dans ma misère

et mon ennui.

Sans toi, la vie,

c'est déjà le néant.

Alors moi je m'ennuie,

et j'attend.

J'attend de voir

si un jour on se retrouvera,

ya peut être un espoir,

je sais pas.

Je voudrais voler dans ton manteau,

m'impregner de ton odeur.

Alors Tout redeviendrait beau

Tout,même la douleur.

Mais j'aurais Plus Jamais droit à ça,

Plus Jamais de la vie.

Plus Jamais, Plus Jamais dans tes bras,

Oublie.

J'veux pas.

J'veux pas t'oublier

papa.

Jamais.

J'voudrais juste que tu sois là

pour survivre avec moi

dans ce monde si acide

qui peu à peu me vide

de ma vie,

de toute envie.

Rien n'a plus aucun sens

depuis que t'es partis.

Mes yeux étaient immenses,

ils sont devenus si petits...

FUMEES BLEUES

Ya quelque chose qui éclate

doucement, tout au fond de moi

Comme un énorme coups de latte

que l'on attendait pas.

Pourquoi ça fait Mal?

Pourquoi ça fait tellement Mal, la vie?

Est-ce que c'est normal

de se traîner autant d'ennui?...

Ce soir encore

je crève de douleur

ça brûle dans tout mon corps

J'ai Mal et pis j'ai peur.

Je me demande si un jour

quelque chose sera beau

et si je connaîtrais l'Amour

un peu avant le tombeau.

Le venin se répand

peu à peu

dans mon p'tit coeur d'enfant

dans mes yeux.

Et moi je pleure.

Je suis si seule à chialer dans le Noir

Et moi je meure

dans mes angoisses, dans mes cauchemars,

dans toute cette fumée qui m'enlace

et me console un petit peu

de ce monde trop dégueulasse

qui me brûle le fond des yeux.

J'en ai marre d'être moi.

Marre, tellement marre de ma vie.

ça fait trop Mal, ça fait trop froid

j'vois bien qu'c'est bientôt fini

C'est passé vite, quand on y pense

au fond j'étais à peine sortie de l'enfance

quand tout est Mort, au fond de mon coeur

quand j'ai trop appris la Douleur.

J'trouve pas ça très juste

tout ça

Mais ya Rien qu'est juste

dans ce monde là.

Arrête, petite fille,

arrête de faire semblant

Vois ta vie qui défile

enveloppée de néant.

J 'ai plus de rêve, plus d'espoir.

En moi c'est déjà Mort

et il fait déjà Noir.

Ya plus Rien, dans on corps.

Je me disais qu'à se foutre de Tout

on avait Jamais Mal.

En vrai on souffre surtout

quand l'indifférence s'installe.

Tant pis, j'ai trop souffert

pour ne pas Oublier

et s'il y a un Enfer

il se trouve sous mes pieds.

Alors je m'envole

dès que je peux

sur des nuages frivoles

de fumées bleues

De fumées bleues...

FEU DE CAMP

Le feu agonise lentement

au milieu des sanglots des jumbés

On est tous là et pourtant

on est tous un peu paumés.

On ne dit plus un mot

et les percus se meurent

mais tout paraît si beau

qu'ça doit être le bonheur.

Quelques uns se sont allongés

et dorment comme des enfants

Ils nous ont abandonnés

pour des rêves souriants.

Étendus par terre,

ils sont trop loin de nous

Si loin de notre misère

que l'on en est jaloux.

Alors on se dépêche

de rouler un bedo

et on boit du vin de pêches

et tout redeviens beau.

Le feu crache parfois

des milliards d'étincelles

et chacune crèvera

seule dans son coin de ciel.

ça n'a pas d'importance,

on regarde brûler nos rêves

et pis notre innocence

qui gémit et qui crève.

On est tous tellement Noirs

On est tous tellement purs

à chacun son histoire

à chacun sa blessure

Mais on est tellement beaux

à la lueur du feu

Les jumbés en échos

échangent leurs aveux.

Enfiévrer de cauchemars

que le feu purifie

on fait semblant d'y croire

juste le temps d'une Nuit.

Juste le temps

de regarder le feu mourir

Oublier un court instant

qu'on vit et qu'on respire.

ECHEC

J'y suis pas arrivée

je suis retournée

dans ma fonce-dée

Dans la Rue

J'ai marché

et j'ai bu

et j'ai fumé

et j'ai pris

quelques cachets

et pis

j'ai trainé

et oublié

que je voulais

me soigner

Je me suis shootée

sans hésiter

sans me demander

« Mais qu'est-ce que je fais?... »

ANGOISSE

Même pas peur, d'abord.

Même pas peur de la vie,

même pas peur de la Mort.

Même pas peur.

Bon, d'accord, j'ai menti.

C'est vrai,

j'ai peur.

Ouais.

J'ai peur.

Tout l'temps peur.

Tout l'temps.

Peur de cette vie,

si creuse,

et puis peur aussi

d'être Jamais heureuse.

Il paraît qu'il faut faire

quelque chose de sa vie.

Mais moi j'veux Rien faire,

j'ai pas envie.

Viens on ferait semblant

que la vie serait belle.

Juste un peu, pas longtemps,

puis on reviens au réel.

On dirait qu'y aurait pas de problèmes,

que personne n'aurait peur.

Que tout le monde s'aime,

que ce s'rait le bonheur.

Je sais, j'me fais du Mal,

pis j'vais encore pleurer

car mon coeur s'empale

sur la réalité;

Pour que la Douleur cesse,

ben je pense à autre chose:

on dirait que je suis une princesse

et que ma vie serait toute rose.

NON! C'est faux!

J'arrive plus à y croire.

La vie me brûle la peau

J'en peux plus, j'en ai marre.

Il n'y a plus Rien en moi.

Rien que de la Douleur.

C'est tout vide, c'est tout froid,

et moi j'ai tellement peur.

J'suis perdue dans ce vide

ce néant qui me glace

où tremblante et livide

je combat mes angoisses.