Calamiti-Lily

Défouloir

Mercredi 10 février 2010 à 22:55

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Mercredi 10 février 2010 à 22:18

http://calamiti-lily.cowblog.fr/images/lolarobe.jpgLOLA

Lola
ne met pas ta robe verte ce soir
Lola
ne vas pas te perdre dans les bars
Lola
ne met pas tes bas résilles
lola
ne  joue pas les filles faciles
Lola
ne te maquilles pas autant
Lola
enlèves moi ce haut collant

Lola
quand elle danse
quand elle rit
Lola
est en transe
est en vie

Lola
ne met pas ce rouge ridicule
Lola
tu vois pas qu'c'est tous des nuls?
Lola
tu n'le retrouveras pas
Lola
quelque soit son nom, sa voix
Lola
tiens tu au moins debout?
Lola
me supplie pas à genoux

Lola
quand elle danse
quand elle rit
Lola
est en transe
est en vie

Lola
P'tain mais dis moi où t'as Mal
Lola
te la joue pas femme fatale
Lola
pourquoi tu veux pas entendre?
Lola
dieu sait qu'tu sais être tendre
Lola
non ta vie n'est pas foutue
Lola
te perd pas dans les Rues

Lola
quand elle danse
quand elle rit
Lola
est en transe
est en vie

Lola
là j'dois finir ma chanson
Lola
enlève moi ces rides de ton front
Lola
non il est Jamais trop tard
Lola
non, j't'oubli pas dans le noir
Lola
fait pas trop d'con'ries s'te plait
Lola
dieu t'as prêter vie, mais qui sait...

Mercredi 10 février 2010 à 21:09

 

La fumée ça pique les yeux, chapitre 31
L’hiver, c’est toujours plus dur.
Ma maman elle se perd dans ses foulards, ses pulls et ses vestes pour se protéger du froid mais les microbes ils rentrent quand même, quelque part. Ses lèvres et ses ongles deviennent tout bleus, et pis elle grelotte sans arrêt.
A la maison, le chauffage est toujours à fond. Elle se ballade avec sa nuisette rose er juste son foulard enroulé autour de son cou. Je vois que la peau derrière ses genoux elle est aussi dure que celle de l’intérieur de ses bras. On dirait du carton.
Elle s’en fout de tout ça, ma maman.
Natacha lui fait boire toute la journée du jus de citron avec de l’eau bouillante et du miel, parce que sa grand-mère lui filait toujours ça quand elle chopait froid et qu’en tous cas elle n’en est pas morte.
Dehors, il fait tellement froid que quand je parle, je crache de la fumée toute blanche autour de moi, presque comme ma maman.
Le bout de son nez il devient tout rouge, à ma maman, quand elle reste dehors trop longtemps. Elle me jure qu’un jour il va tomber par terre tellement il est gelé, le pauvre. Ce serai dommage parce qu’il est drôlement joli, le nez de ma maman. Tout petit et un peu retroussé, comme s’il te tirait la langue, juste au milieu de son visage.
Elle tousse vachement, ma maman. Une toux toute desséchée et grasse en même temps, qui semble provenir directement de ses poumons.
Elle tousse en marchant dans la rue et les gens ils la regardent parce que ça la plie en deux, et que même des fois ça la fait vomir. Ma maman elle s’en fout, des gens. Il n’y a que moi.
Et moi je m’dit que c’est pas grave si elle tousse, ma maman, parce qu’elle a le plus joli nez du monde.
 
A   SUIVRE   …

 

 

Mercredi 10 février 2010 à 19:43

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PAROLES D'ORPHELINE
Tu lui as dit: "Casse toi.
Fout le camps.
Tu préferes l'alcool à moi
pis t'es dangereux pour tes enfants.
J'veux plus te voir.
Ton gosse joue avec ton flingue
et ta gamine fait des cauchemars.
Tu vas tous nous rendre dingues
avec tes conneries
si tu t'barres pas d'ici."
La justice était de ton côté
Et nous, on nous a Rien demandé
Puisqu'avoir tellement Mal
c'est interdit
il a mit les voiles.

Et à moi aussi
tu m'as dit :
"Tires-toi
vaut mieux qu'on en reste là."
Est-ce que tu vas me laisser
me détruire
sans Rien dire?
Et moi aussi me regarder
souffrir
et mourir?...
Ya Jamais d'amour
dans ta bouche
Tu m'fais Malpartout
dès qu'tu m'touches.
Tu m'fais Mal partout
Toujours.
Tu dis qu'c'est
sa faute à lui
qu'il m'a cassée
pour toute la vie
oui mais lui il me disait
"Je t'aime."
Et c'était pour de Vrai
C'était comme des poèmes
Et il savait
toutes ces choses que tu ne sais pas
Pour lui j'étais
ce que je ne serais Jamais pour toi.

Mardi 9 février 2010 à 20:28

fumée ça pique les yeux, chapitre 30

 

On est sortis faire un tour et l’air froid sent l’hiver à pleine narines. On voit bien que c’est noël parce qu’il ya toutes ces guirlandes qui donnent un air de fête à la ville. Les rues sont désertes, tout le monde est chez soi, en famille. Ma maman elle dit que c’est la rue, notre maison, et qu’on est notre propre famille.

On se balade sur le trottoir gelé en faisant des glissades sur les plaques de verglas. Natacha boit de la vodka à la bouteille. Ça lui réchauffe le cœur et après elle chante « il est né le Putain d’enfant… » en déchirant la nuit de sa petite voix claire.

Plus tard, je vois qu’elle pleure un peu dans les bras de Tonio qui lui parle doucement en espagnol, comme pour la  bercer.

Ils me jurent tous les trois que noël est de loin la fête la plus stupide qu’ils connaissent et pourtant ça ne les empêchent pas de me couvrir de cadeaux qu’ils déposent solennellement  au pied de notre sapin en plastique durant mon sommeil.

On s’arrête au petit parc. Natacha s’élance sur le tourniquet. Maman lui hurle qu’elle va vomir mais Natacha s’en fout, elle veut tourner de plus en plus vite en regardant les étoiles. Elle dis que ça fait comme des tourbillons de voies lactées et que c’est beau à en chialer. Elle rigole, elle rigole, et elle veut tourner encore et encore.

_ »Plus vite ! » Elle me crie.

On tourbillonne dans l’air glacé avec les étoiles.

Et puis elle descend. Elle tombe à quatre pattes et elle gerbe notre bûche glacée dans l’herbe. Maman accourt en l’engueulant, suivie de Tonio, mais Natacha va déjà beaucoup mieux. Elle se relève, boit une gorgée de vodka, pis elle nous dit que c’est juste cette glace au chocolat qui passait pas, et que de toutes façons, elle a toujours détesté les bûches de noël.  

Ma maman elle la regarde sans rien dire et je me demande un instant si elle ne va pas la gifler mais Tonio il éclate déjà de rire derrière elle et on se retrouve bientôt tous contaminés.

Il se met a neiger et ma maman elle dit que c’est magique de la neige la nuit de noël, et que sans doutes c’est un signe. On marche en tirant la langue pour choper tous ces flocons qui dégringolent du ciel, et ça nous vaut quelques interactions avec certains réverbères, murs ou trottoirs mal intentionnés.

On finit tout de même par retrouver le chemin de la maison. Il flotte encore dans l’air une chaude odeur de nos pâtes à la dinde de noël. On oubli aussitôt l’air glacial de la nuit et on se déshabille. On chahute un peu pis on fini par s’endormir, tous entremêlés sur le tapis du salon. Mon souffle devient régulier et je sombre dans le sommeil avec cette douceur des soirs où l’on sait qu’il fait froid dehors mais que l’on est envahis de chaleur.

Ils ont beau dire, noël c’est quand même un drôlement chouette fête.

 

A   SUIVRE…

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