NAUFRAGE
Une petite fille oubliée
toute seule sur son radeau
s'en va à Jamais
se perdre dans les flots.
Elle regarde le rivage
dont elle s'éloigne inexorablement
avec sur le visage
un espèce d'envoutement.
Bientôt, tout autour d'elle,
le ciel se confond avec la mer,
mais elle entends toujours les querelles
de ceux qui peuplent la terre?
Son corps est marqué
des brûlures de la vie.
Qui pourra apaiser
son âme endolorie?
Seule au milieu de l'océan,
la petite fille pleure
et pleure encore en dedans
au plus profond de son coeur.
Au fond de ses yeux d'enfant
se lit une peur muette.
Tout lui glace le sang,
jusqu'au cris des mouettes.
Elle appelle au secours
mais personne ne répond,
ya Rien aux alentours
sauf cet océan sans fond.
Le vent est glacial,
il la transperce de ses lames gelée
La petite fille est bien pale
dans sesvétements mouillés.
Elle hurle de terreur,
de douleur,
et ses appels meurtris
se déchirent puis se perdent dans la Nuit.
Cette Nuit qui l'entoure
d'un linceul d'angoisse,
d'un manteau trop lourd
qui s'accroche et qui poisse.
Soudain, le vent s'affole,
la mer attire le radeau vers le fond
les vagues grossissent, s'envolent,
le ciel devient de plomb.
La petite fille s'accroche
en pleurant au radeau
se cogne contre les roches,
lutte contre les flots.
Les yeux remplis d'eau de mer,
elle voit bien qu'elle faiblit,
qu'elle ne trouve plus l'air,
plus la force, plus l'envie.
Elle coule lentement,
tout emplie d'eau salée,
légère, dans l'océan
et pour l'éternité.
A la surface, plus Rien.
Les tempêtes se finissent.
Et, jusqu'à l'horizon, la mer redevient
lisse,
lisse.