La fumée ça pique les yeux, chapitre 29
J’ai froid, dans ce sale hôpital. Ici, c’est toujours l’hiver. L’infirmière elle a beau me répéter que dehors le soleil brille sur la peau des enfants qui se baignent dans les fontaines, moi je vois bien tout ce blanc qui me glace jusqu’aux os.
Chez ma maman, il fait toujours chaud. Elle laisse tout le temps le chauffage à fond pour qu’on puisse se balader à moitié nus dans tout l’appartement. Elle déteste tellement l’hiver qu’elle veut que chez nous, ça soit l’été toute la vie.
Mais à l’hôpital, c’est toujours l’hiver. Je comprends que ma maman elle déteste. C’est pire que l’odeur de médicaments, ça te prend carrément tout le corps, tout l’esprit, tout les yeux.
Elle à eu raison ma maman, de s’enfuir avant qu’il soit trop tard. Moi, c’est finit, l’hôpital m’a envahit tout entier, je peux plus lutter. Je ne m’enfuirais pas en déchirant mon T-shirt. D’ailleurs, je n’ai nulle part où aller, plus aucune place dans cette vie. En fait, je n’ai plus rien à faire ici.
Des fois, je crois qu’ils m’ont oublié dans cette chambre immaculée, mais ya toujours quelqu’un qui finit par tourner cette maudite clé dans la serrure rouillée dont le grincement sinistre me retourne le cœur et les tympans.
Au fond, je m’en fout, je ne les vois même plus, tous ces fantômes, je ne vois plus que ma maman
A SUIVRE ...