La fumée ça pique les yeux, chapitre 16
Pour la fête des pères, à l'école, on fabrique des cendriers en pâte à sel. Les autres, ils me regardent en coin pendant que je modèle le miens parce qu'ils savent que j'ai pas de papa, mais moi je m 'en fout, je l' offrirais à Tonio, parce que mon papa de coeur, c'est lui.
A Carrefour, j'ai même volé un bâton de rouge à lèvres très beau pour Natacha, histoire qu'elle soit pas jalouse, parce qu'elle aussi c'est un peu mon papa, avec sa manière de décapsuler les bières, de roter à table ou de cracher par terre comme un bonhomme.
Mais pour la fête des mères, ya que ma maman qu'a eu droit à un cadeau.
Je lui ai amené le petit déjeuner au lit. Elle avait pas l' air trop en forme, mais quand elle a vu les roses et le plateau, elle a sourit et s''est un peu redressée sur son oreiller. Je suis venue m' installer avec elle sous les draps. On a mangé tous les deux dans un grand bol le mélange yaourt/bananes que je lui avais préparé. Je croyais qu'elle oublierait ses fichus pilules, mais non, elles les avale avec son cappuccino et une cigarette.
Ensuite, elle se sent encore moins bien. Elle essaie de se rendormir un peu contre moi pis finalement elle se lève et va aux toilettes pour vomir les pilules, le café, le yaourt et les bananes. En vrac.
Quand elle reviens, je vois bien qu'elle a encore pleuré. Elle se recouche en s' excusant, elle me dit qu'elle est malade, qu'elle doit se reposer, mais qu'elle m' aime encore plus grand que la mer et le ciel.
Je ramène le plateau à la cuisine et je m' assois devant la télé en maudissant ces Putains de médicaments qui rendent ma maman malade au lieu de la guérir.
A SUIVRE ...