La fumée ça pique les yeux, chapitre 15
L' infirmière du matin vient m' apporter le petit déjeuner. Elle pose devant moi un plateau dont l' odeur de chocolat chaud me donne envie de vomir.
_ »Goûte s'y, au moins, fais un effort...» Elle supplie. Elle me paraît particulièrement laide. Elle m' explique qu'elle est mal réveillée.
Ma maman, c'est quand elle est mal réveillée qu'elle est la plus belle. Elle a ses cheveux encore tout emmêlés de sommeil qui tombent en cascades sur les épaules et des restes de maquillage font des ombres obscures autour de yeux et qui accentuent encore un peu plus le contraste avec sa peau tellement blanche. Elle a les paupières à peine entrouvertes pour filtrer la lumière et ça lui fait un regard fendu comme celui d'un chat.
_ »Tant que tu refuseras de manger, on sera obligé de te garder sous perfusions. » me dit l'infirmière.
Elle est moche, et je m'en fout de ses Putains de perfus. Tout m'est égal. Je ne veux rien, juste qu'on me foute la paix, qu'on me laisse avec ma maman.
Parce que ma maman, même quand elle est mal réveillée, elle est jolie à en crever.
A SUIVRE ...