J'avais décider d'arrêter les somnifères, mais finalement j'ai dut en prendre 2 pour pouvoir dormir quelques heures. Je me réveille vers 4h du mat' et je finit par en prendre un troisième pour tenter de me rendormir.
Après je suis obligée de me relever pour aller gerber dans ma corbeille à papiers.
Gerber quoi?....C'est un peu ce que je me demande dans le noir de ma chambre. J'ai Rien avalé d'autre que ces comprimés à la con depuis des jours.
Lorsque le jour se lève, je file chez le médecin. Elle me préscrit des anxiolitiques et des somnifères et pourtant le sommeil continue à m'abandonner à mes larmes jusqu'à l'aurore.
Et manger, j'ai l'impression que je n'y arriverais Plus Jamais. J'ai beau avoir la tête qui tourne et l'estomac qui se déchire, impossible d'avaler quoique ce soit.

J'peu pas  dormir, j'peux pas manger, j'peux pas respecter les doses prescrites.

J'ai bien trop Mal. J'ai Mal PARTOUT.

J'veux dormir.
J'veux juste dormir.
Dormir toute la vie sans Jamais me réveiller.
Je traque un sommeil qui me fuit à coups de somnifères.
Mais je me réveille.
Je me réveille Toujours et rien que ça ça me fout la Haine, au point que la seule envie que j'ai en sortant de mes draps c'est d'y retourner.
C'est ce que je fais après avoir gobé encore un de ces cachets pour Junkies sur ordonnance.
D'ailleurs, je crois que je vais rentrer dans leur jeu, devenir une Toxico politiquement correcte, qui se bourre la gueule, fume ses 2 paquets de blondes quotidiennes, et s'aggrippent à leurs anti-dépresseurs, anxiolitiques et somnifères à la con. Je ferais descendre mes lexos avec du vin rouge et là les gens ils trouverons que je suis bien "dans-la-loi".
Mais je déteste tout ça.
Moi j'aime l'Herbe mais faut dire que c'est plus cher pis c'est interdit.
J'ai dans la bouche un goût de médocs gerbant, comme si j'avais avalé un hôpital tout entier.
Faut dire que j'abuse des somnifères. Rien que pour pouvoir supporter la Nuit qui tombe et avoir un espoir de fermer les yeux.
J'arrive pas non plus à les garder vraiment ouverts. Allongés par les larmes, ils sont devenus minuscules. Petits à en crever.

Je ne sais plus du tout où j'en suis. Tous les gens que je croise dans la Rue j'ai envie de leurs demander:"Pourquoi c'était Lui et pas toi?", mais je sais qu'ils ne connaitraient pas la réponse. Ils ne comprendraient même pas la question.
C'est dur, c'est trop dur d'enterrer quelqu'un d'aussi jeune, d'aussi beau, d'aussi doux. Ca fait trop Mal.
Pourtant, la vie doit bien continuer.
Et la vie continue. Juste je suis fatiguée. Tout me fatigue. J'ai l'impression d'être déjà une vieille femme. La seule chose que je voudrais c'est dormir mais j'y arrive pas du tout, tellement que j'ai fini par gober un somnifère.
Et c'est le début de la merde. Et c'est le début de la  fin.

Elle à hurler pendant des heures. Je ne sais pas comment la réconforter. Il est MORT et c'est tout et je sais bien qu'il n'y a rien à ajouter. Et pis au fond je ne me rend même pas compte. Tout ce que je vois, c'est que Zina a Mal, qu'elle a Mal à en crever, et je sais pas du tout quoi faire pour que ça s'arrête.
J'appelle les urgences et ils doivent pas trouver que c'est très urgent parce qu'ils me posent plein de questions à la con au lieu de rappliquer pis ils me font attendre.
Il me semble que Zina s'est calmée un peu alors je raccroche mais elle se remet à crier "NON! NON! NON!" alors je panique et je rappelle. J'ai beau leurs dire qu'ils viennent de m'avoir au téléphone, ils me reposent les mêmes questions à la con avant de daigner nous envoyer quelqu'un.
L'hôpital est à 2 pas, mais bon, le médecin doit boire le café ou niquer une infirmière parce qu'il arrive des plombes plus tard. Un temps infini où on la maintient de toutes nos forces pour pas qu'elle se jette par la fenêtre. Des milliers de hurlements et de larmes. Elle se débat de toutes ses forces.
Le docteur finit enfin  par arriver. Il ne lui adresse  pas un mot. On est pourtant arrivés à la calmer un peu. Il sort une seringue énorme alors elle se remet à hurler. Il reste comme un con à faire jaillir un peu du contenu de sa shooteuse pendant qu'on tente de persuader Zina. Putain j'ai envie de lui arracher sa seringue des mains et de la piquer moi même! Je ne pense qu'à une chose:Il FAUT qu'elle s'arrête d'avoir Mal, même un tout petit peu, même pas longtemps. On peut pas la laisser comme ça, c'est inhumain, pire que de la torture.
Quand elle finit par lui tendre son bras il nous dit qu'il va lui faire une piqure, des fois qu'on auraient pas pigé. Il faut dire que nous on a pas fait ses grandes études à lui. On a pas des tas de diplômes alors sans doute qu'on est des cons finis. D'ailleurs, je comprend pads comment il a pu lui faire un bleu aussi énorme avec autant de diplômes. Pourtant, elle n'a pas bougé. Je le sais, je la tenais tellement fort dans mes bras que j'ai senti son flash pendant qu'il lui injectait sa merde.
Ensuite, il nous taxe 300 balles et il se tire, toujours sans lui adresser la parole directement, comme si elle était un clébart qu'on avait amenés chez le véto.
On la couche et elle continue à s'agiter dans son sommeil, et moi petit à petit je prend conscience que c'est la réalité, que c'est pas rien qu'un cauchemar, que Woody est vraiment MORT. Ca tourne autour de moi et j'ai envie de bé-gère. Putain, ça va pas du tout...
Quand je rouvre les yeux, je sui étendue sur le lino du couloir avec tous ces visages au dessus de moi et une voix qui me dit:"C'est rien, tu t'es évanouie..."