Calamiti-Lily

Défouloir

Jeudi 7 janvier 2010 à 15:36

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COUP DE BLUES

 

Joint

du matin

chagrin.

Mais combien de chagrins

dans mon pyjama gris?

Et combien de matins

seule avec mon teu-chi?

Je titube à la fenêtre

où mon esprit s'échappe

J'aimerais tant ne plus être

même dans les vapes

Je retourne à mon lit

Si seulement j'arrivais encore

à rêver la Nuit...

Mais ya des jours où tout est déjà mort

Il caille sa raçe!

Il fait si froid dans mon coeur

qu'il doit être en glace

ce p'tit branleur.

Et je repense à une petite étoile filante

qui, rien que pour moi, a traversé la Nuit

Mais ici les étoiles mentent

Alors, sans doute, elle m'a trahie.

C'est pas très grave, au fond

Je m'y attendais un peu

Quad même, c'est vraiment trop con

d'avoir déjà la Mort dans les yeux.

Petite, on me disait dans la lune

Maintenant, on me dit droguée

Mais moi c'est ma maison la lune

c'est mon squatt, c'est mon QG.
Putain ils disent n'importe quoi

tous ces gens là.

Et moi je ne sais pas,

je ne comprend pas

ce que je fout là

à faire semblant

de résister

dans tout ce néant

et à crever.

Tu trouves pas ça cheu-lou, toi,

tout ça?

Moi j'trouve ça

tout l'temps

même quand ça l'est pas

pour les autres gens.

Alors sans doute que c'est moi

qui suis bizarre

de pleurer si fort parfois

toute seule dans le Noir.

Mais il fait trop Mal et il fait trop froid

dans ce monde là.

Je ne veux pas,

Je ne peux pas.

Jeudi 7 janvier 2010 à 13:20

La fumée ça pique les yeux, CHAPITRE 4

Ya tout qu'est blanc, dans ce Putain d'hôpital. Je déteste. Chez ma maman, c'est de toutes les couleurs.

Ils me transporte en chaise roulante chez le psy. Avant, c'était parce que je refusais d'y aller, mais maintenant je crois que même si je voulais j'aurais plus du tout la force.

Ya toujours ces saletés d'aiguilles qui transpercent les veines.

D'abord, le psy y dit rien, pendant un long moment.

Moi je regarde ma vie qui goutte le long de mes tuyaux.

Et pis d'un coup, il parle.

Je sursaute un peu, il dit plein de trucs d'une voix grave et chaude, mais moi je l'écoute pas du tout. Je suis loin, je suis très loin avec ma maman dans un pays où c'est partout la mer et où ya jamais de journal de 20 heure à la télévision.

Elle déteste les infos, ma maman. Elle jure que ça lui met entre les tempes une grosse barre de douleur. Alors elle préfère mettre la série de la 6. Ca lui fait moins peur et ça la fait moins chialer.

Moi, j'ai peur de rien et je pleure jamais. Même quand je suis seul dans le noir ou que je m'écorche très fort les genoux sur les graviers de la cour de l'école. Ma maman elle dit que je suis un p'tit dur.

On m'a ramené dans ma chambre, je sais pas trop comment.

Les murs, ils sont trop blancs, ils se referment sur moi. j'étouffe.

Ils me font encore une piqûre. Ca me calme. Tout sombre dans le noir.

Mes bras, ils sont devenus aussi noueux que ceux de ma maman. Je trouve ça beau, toutes ces petites cicatrices le long de mes veines.

Mais elles aussi, elles disparaissent dans l'obscurité. Mes oreilles bourdonnent et je plonge dans un sommeil sans rêve.

 

Quand je me réveille, je sens plus du tout mon corps. Et pis ya tout ce blanc qui m'agresse les yeux alors je crois bien que je suis mort pour de vrai. Mais alors, elle est où, ma maman?

J'entends la clé dans la porte. Sans doute que je suis encore vivant.

Ya une masse de chevelure rousse qui avance dans le flou. Elle s'accroupit près de mon lit.

_ »P'tit Go, c'est Natacha... » elle me dit. Ya des perles qui brillent dans ses yeux, comme des larmes. « Réagit s'il-te-plaît, ne me laisse pas toute seule... » supplie-t-elle.

Je voudrais lui parler, la prendre dans mes bras, enfouir mon nez dans ses boucles qui sentent le caramel et la mandarines, mais je peux pas. C'est bloqué. Je suis mort à l'intérieur.

Elle prend doucement ma main, y dépose une légère trace de rouge à lèvre et sort de la pièce.

Je voudrais lui dire à quel point je suis désolé, mais ya tout qui reste coincé à l'intérieur de moi, comme une crampe.

Ya une blouse blanche qui semble se détacher du mur et qui se dirige vers moi. Dans la blouse, ya quelqu'un, mais je ne parviens même pas à distinguer s'il s'agit d'un homme ou d'une femme.

En tout cas, c'est un docteur et moi, je de teste les docteurs.

 

 

A SUIVRE...

Mercredi 6 janvier 2010 à 19:23

LA FUMEE CA PIQUE LES YEUX, chapitre 3

J'entend les clés dans la porte. Elle est tout mouillée.

_ »Putain, qu'est-ce qui tombe! » Elle dit en enlevant sa capuche.

Elle est belle, ma maman. Moi je m'en fout qu'elle soit toute mouillée et que ses pupilles ne soient plus que deux petits points imperceptibles, complètement noyées sous le bleu de ses iris. Je me jette dans ses bras. Elle aussi elle s'en fout d'être toute mouillée. Peut être qu'elle ne s'en est même pas aperçut.

Elle s'en fout, ma maman. Elle se fout de tout, sauf de moi.

Moi aussi je m'en fout de tout, sauf d'elle, et pis aussi de mon porcinet en peluche.

Elle me fait un câlin et pis elle allume une cigarette. Elle crache quelques bouffées toutes blanches et pis elle écrase sa clope à peine consumée dans le cendrier.

Elle est livide, encore plus que d'habitude. Elle se lève et va vomir aux toilettes. Je lui demande si elle veut que j'appelle Natacha.

_ »Non merci mon coeur, ça va aller. »

Je l'entend qui vomit encore. Pis elle me dit:

_ »C'est pas l'heure de Disney Channel?... »

Je vais allumer la télé et je suce mon pouce sur le divan.

Elle fait couler de l'eau dans le lavabo. Puis elle sort, le visage encore tout humide, et elle me rejoint devant l'écran.

_ »C'est rien, mon p'tit bonhomme, juste ces stupides frites qui passaient pas. »

Elle est encore un peu tremblante, alors je la couvre avec le patchwork. Peu à peu, elle s'apaise et on s'endort l'un contre l'autre devant un dessin animé terrible.

Je rêve encore. Mon papa il est marin et un jour il nous emmène tous les deux sur son beau voilier blanc. C'est la tempête mais c'est pas grave, on voit bien que la mer c'est son amie à mon papa.

Quand je me réveille, elle a déjà remplie le salon d'une douce fumée bleutée. Elle me fait une tartine de nutella. Aujourd'hui c'est samedi, jour des dessins animés.

Elle revient avec deux verres de lait, son petit mégot blanc coincé entre ses doigts, et on mate donkey kong TV.

Je lui raconte mon rêve. je vois deux petites gouttes translucides perler aux bords de ses yeux.

_ »Cest un très joli rêve, chéri » murmure-t-elle, la voix un peu cassée, « Qui sait, peut être qu'un jour... » Elle laisse sa phrase en suspend et plante ses yeux dans le vide. Je vois bien qu'elle rêve. Des rêves encore plus beaux que les dessins animés du samedi matin.

On est tirés de nos res per le cri de la sonnette. Maman se lève, un peu titubante, et va ouvrir.

C'est Natacha. Elle a descendue les deux étages qui séparent nos appartements pieds nus, avec juste son grand T-shirt pour dormir. Elle vient paresser avec nous devant la télé. Elle penche ses boucles rousses sur moi et dépose un baiser sur mon front.

_ »Ca va, p'tit Go? » elle me demande.

Je l'invite à croquer dans ma tartine. Ensuite elle lape deux gorgées dans mon verre de lait et maman lui tend son mégot.

Elle parle drôlement, Natacha. C'est pour ça que je l'adore. Elle est comme un rayon de soleil, une gaieté perdue dans tout ce gris. Et même si elle m'empèche de regarder DK TV en entier, c'est pas très grave, puisqu'elle fait rire ma maman.

Elles parlent toutes les deux et elles se marrent. Il est drôlement beau, son rire, à ma maman. Je regarde juste les images de toutes les couleurs qui dansent sur l'écran et je rempli mes oreille de sa voix, de son rire.

Mercredi 6 janvier 2010 à 12:46

http://calamiti-lily.cowblog.fr/images/tristesseH132247L.jpgINSOMNIE
Je suis écrasée
envelopée
terrifiée
par la Nuit.
Par la vie aussi.
J'arrive pas à dormir
j'arrive jamais à Rien.
Alors j'éclate de rire
pour masquer mon chagrin.
Ouais, mais ça suffit pas.
Quand je me retrouve seule
dans son grand manteau froid,
la Nuit, telle un linceul,
se referme sur moi.
Et je réfléchis tant
que j'en pleure dans ma tête
et c'est dans ces moments
que j'aimerais que tout s'arrête.
Tout.
Tout et surtout ma vie.
Tout d'un coup.
Sans souffrance, sans un cris.
Dans cette Nuit paisible
je déborde de rage
contre cette vie impassible
qui me maintiens en cage.
Finalement, épuisée,
douc'ment je m'assoupie
me laissant emporter
dans les bras de la Nuit.

Mercredi 6 janvier 2010 à 12:25

LA FUMEE CA PIQUE LES YEUX, Chapitre 2

Ca ait des heures que je suis seul dans cette putain de chambre. Peut être même des jours, des mois ou des années, je sais plus et je m'en fout.

L'infirmière rentre. C'est à peine si je m'en aperçois. Je garde les yeux dans le vague.

_ »Alors, Hugo, » elle me dit « Comment vas tu aujourd'hui?...Le docteur m'a dit que tu ne voulais toujours rien avaler. Tu devrais au moins me parler, à moi. Ca te ferais du bien, tu sais. »

Je répond pas, je la regarde pas. J'existe plus, nous ne sommes plus du même monde.

Et pis, je m'en fout de manger. Ils ont mit des aiguilles dans mon bras et ils me donnent à manger comme ça, puisque je veux pas être raisonnable.

Je m'en fout d'être raisonnable, je suis mort. Et pis ça me fais même pas mal leurs piqûres, je ne sens plus du tout le mal. Il n'y a plus que ça en moi: du mal.
C'est dommage, je suis sure que je l'aurais bien aimé, avant, cette jolie infirmière avec son sourire et ses grands yeux tout bleus. Elle me parle des oiseaux qui chantent dehors et de fleurs de toutes les couleurs qui vont bientôt s'ouvrir.

Je ne l'écoute pas. Je suis en exil dans un pays où c'est toujours l'hiver.

Lassée de parler à mon cadavre, elle fini par s'en aller. moi je m'en fout, je fixe le plafond.

Ma vie continue à couler dans le tuyau qui va jusqu'à l'aiguille plantée au creux de mon bras. La vie bat encore dans mes veines, dans mes tempes.

Mais c'est juste de la vie pour de faux. En vrai, je sais bien que moi aussi je suis mort.

 

A SUIVRE...

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